513 millions tonnes de nourriture à produire. C’est l’objectif à atteindre sur le continent par le programme TAAT initié par le Banque africaine de développement.
La production agricole explosera en Afrique si les technologies sont mises à la disposition des producteurs, y compris les petits paysans.
Ces technologies doivent donc arriver jusque dans les villages. Cette conviction a guidé la mise sur pied du programme dénommé Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine (TAAT). Au niveau de la Banque africaine de développement (Bad), qui en est l’initiateur, les projections sont déjà faites. Jusqu’à 513 millions de tonnes de production alimentaire seront produites d’ici 2025.
Ce qui permettra de nourrir environ 250 millions de personnes sur le continent. Ce sont autant d’Africains qui sortiront de la pauvreté, non seulement parce qu’ils mangeront mieux et bien, mais aussi parce qu’ils gagneront suffisamment de l’argent pour vivre dans la décence.
Le programme TAAT est en train de boucler une année d’activité. Son comité de pilotage s’est réuni à Yaoundé en septembre 2018, le temps de sa deuxième réunion annuelle, après les assises de Cotonou au Benin en mars. C’est ce comité qui valide les technologies jugées performantes, qui sont ensuite vulgarisés auprès des producteurs dans les pays.
Imaginez par exemple que pour une culture comme le maïs, il soit question d’appliquer une concentration de technologies pour résoudre les problèmes qui se posent à diverse étapes : de la sélection des semences jusqu’à la transformation du produit.
En effet, le programme TAAT permettra d’avoir des semences améliorées, d’adopter des pratiques culturales visant à booster le rendement à l’hectare. Puis il y aura des infrastructures pour sécuriser la production dans les champs, pour réduire les pertes pendant et après la récolte.
La question du stockage de la production sera aussi réglée. Enfin la transformation interviendra au bout de la chaîne. A chaque étape, il faudra appliquer des technologies spécifiques. Cela vaut pour l’exemple du maïs comme pour d’autres cultures.
Ainsi, plusieurs problèmes sont résolus dans la chaîne de production agricole. Au Cameroun par exemple, plus de 25% de la production est perdue. Les pertes post-récoltes du maïs représentent 30% de la production.
Avec le manioc, ces pertes se situent à 40%. Ces chiffres ont été rappelés par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Henri Eyebe Ayissi, à l’ouverture des travaux du comité de pilotage du programme TAAT.
Financement
La première phase du programme est financée à hauteur de 36 millions de dollars, soit un peu plus de 20,2 milliards F.Cfa. « Pour le financement, nous mobilisons les centres de recherche internationaux, les centres de recherche nationaux, le secteur privé et les coopératives de producteurs dans les pays africains », explique Albert Nyaba, chargé du secteur agricole à la représentation de la Bad au Cameroun.
Le comité de pilotage du programme TAAT est présidé par le ministre béninois de l’Agriculture, de l’Elevage et de Pêche, Gaston Cossi Dossouhoui. Les autres membres sont des experts issus des centres de recherche agricole, mais aussi des agriculteurs et des hommes d’action. Le Cameroun est représenté par l'Institut de recherche agricole pour le développement (Irad). Le programme TAAT rentre dans le cadre d’un programme plus vaste qui en dit long sur l’objectif visé. Celui-ci est baptisé « Nourrir l’Afrique : stratégie pour la transformation agricole. »