BUJUMBURA, Burundi (PAMACC News) - « L’arbre est le centre de la vie, indispensable pour la vie humaine ». Là, c’est la phrase maîtresse de Jadot Nkurunziza, un jeune burundais, engagé dans la protection de l’environnement.
Il n’a que 24 ans. Et cet attachement à l’arbre lui a valu le surnom de ‘’Giti’’, signifiant ‘’ arbre’’ en Kirundi langue nationale.
Dans cette aventure salutaire pour notre planète, il y a entraîné des milliers d’autres jeunes burundais. Il est à la tête de plus de 6000 jeunes recrutés des quatre coins du pays.
A son actif, plus 50 millions d’arbres déjà plantés dans les 17 provinces sur les 18 que compte le Burundi, donc mis à part Cankuzo, située à l’Est, à plus de 200 km de Bujumbura.
Jadot vient d’initier un projet de planter des fleurs sur les boulevards, les avenues, devant des maisons, …, des centres urbains dont Bujumbura, la capitale burundaise. « Et ce pour les rendre plus attractifs, embellis », glisse-t-il, avec un sourire aux coins de ses lèvres.
L’amour de l’arbre date de longtemps chez ce jeune et est comme un héritage. « C’est à 5 ans que je me suis senti pour la première fois très attaché à l’arbre. J’étais en 2ème année de l’Ecole Primaire. J’étais en grandes vacances chez mon grand-père » raconte-t-il.
Le jeune Nkurunziza apprend qu’il a été étonné de voir l’attachement de son grand-père à l’arbre : « Il passait presque toute la journée à planter des arbres, à entretenir des pépinières. Toute sa propriété s’était transformée presque dans une petite forêt.»
Au bas âge, Jadot l’accompagnait et lui embêtait avec des questions sur l’importance de l’arbre, son utilité : « Il m’expliquait que c’est à base des arbres qu’on fabrique les bancs-pupitres, les chaises, les portes, qu’on a de l’air sain, … Donc, que l’arbre est la source de vie ».
Dès lors, son grand-père est devenu son inspiration, affirme-t-il, sourire aux lèvres. A son retour à Bujumbura, chez son père, Jadot Nkurunziza commence à planter des arbres fruitiers dans l’enclos de son père, au bord de quelques avenues de Nyakabiga, son quartier d’enfance, commune Mukaza au centre de Bujumbura.
C’est à 10 ans, que ce cadet d’une fratrie de cinq enfants s’est joint à d’autres jeunes, certains plus âgés que lui, pour fonder une association dénommée ‘’ Association pour la préservation de l’environnement-ça nous concerne tous’’.
Très vite, grâce à son charisme, à son esprit d’organisation, teint noir, taille élancée, Jadot prend le leadership. « Multiplier, planter et distribuer les nouveaux plants gratuitement », tel est son but ultime. « Un pari en cours d’être gagné », se réjouit M. Nkurunziza, faisant état de 57.263.000 arbres déjà planté, comprenant ici des arbres forestiers, fruitiers, ceux qui cohabitent avec les autres cultures.
« Pour avoir des plants, nous organisons des journées de collecte des graines dans les forêts, d’aménagement et d’installation des pépinières », décrit-t-il, notant que par après, des équipes sont formées pour l’entretien, l’irrigation des pépinières, etc.
Bref, le gros du travail est fait gratuitement et dans les grandes vacances de juillet à sept de chaque année, la cotisation d’un membre étant fixée 0.7 dollars.
Et de dévoiler son rêve : « Nous rêvons que dans quinze ans, le Burundi soit vert.» Pour lui, cela signifie qu’on va planter des arbres, des fleurs dans tout espace non occupé par une maison, des routes, et d’autres infrastructures.
Et pour y arriver, Jadot Nkurunziza a besoin de mobiliser plus de 28 mille dollars par an, une meilleure compréhension publique.
« Tout le monde devait comprendre qu’en plantant un arbre, il contribue au développement du pays, de la planète », lance-t-il, signalant qu’actuellement, ils ont comme défis : le manque du matériel, de moyens de transport des plants d’une province à une autre, etc.
Pour être plus efficace, Jadot Nkurunziza fait ses études universitaires à St Lawrence University en Ouganda, option : Sciences environnementales et changement climatique.
Ses actions en faveur de la protection de l’environnement, lui ont permis d’être décoré. Cas du prix accordé par la Francophonie en 2014 : Prix des jeunes talents du Burundi ; le prix accordé par le Président Nkurunziza lors de la journée International du travail et des travailleurs en 2010, celui octroyé par le Partenariat des forêts du Bassin du Congo en 2015 au Cameroun.
Son engagement, sa détermination dans la protection de l’environnement a permis également à cet orphelin de père à bénéficier des formations en la matière en Chine, Maroc, Arabie Saoudite, Tanzanie, Côté d’Ivoire, etc.
Une clé aussi pour participer dans les grandes rencontres environnementales comme ce fut le cas lors de la COP22 tenue du 07 au 18 novembre 2017, à Marrakech au Maroc.