Bénin (PAMACC News) - Fita et kokohou sont deux villages du Bénin. Le premier est de la commune de Dassa, au centre du Bénin et l’autre, est une localité de la commune de Djougou dans le Nord du Bénin. Deux hameaux dont la vie des habitants a changé depuis quelques jours avec l’arrivée de l’électricité. Il s’agit de la mise en service de deuxmini-centrales solaires photovoltaïques résilientesqui alimentent kiosques et lampadaires solaires. Une solution alternative à la lutte contre les effets du climat.
« Même dans mes rêves, je n’ai jamais imaginé voir un jour de mes propres yeux l’électricité dans mon village »disait un habitant de Fita, village de la commune de Dassa, situé à 15 kilomètres du centre-ville. « Ici, on était habitué à l’obscurité. Ce qui fait que le soir venu tout le monde se terre chez lui ». Et pourtant, ce n’est plus un rêve. L’électricité est belle et bien à Fita, depuis quelques jours, même si c’est une énergie hors-réseau. C’est d’ailleurs pour ça, que l’intéressé a passé de longues minutes à remercier non seulement ceux qui ont permis l’installation de cette mini-centrale mais aussi le ciel pour lui avoir offert de son vivant ce beau cadeau. Et pourtant, le cadeau dont il parle n’est pas du tout tombé du ciel. Il a fallu le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) et le Fonds pour l’Environnement Mondial à travers le Projet de renforcement de la résilience du secteur de l’énergie aux impacts des changements climatiques au Bénin (PANA Energie) pour que l’électricité à Fita soit une réalité.Sa majesté, le roi de FitaGbèdozanKinmafli, sous l’autorité de laquelle est placée la cérémonie officielle de mise en service de la mini-centrale, a eu des mots très aimables à l’endroit du gouvernement pour avoir pensé à sa région. « L’arrivéede l’électricité va régler un problème fondamental, a indiqué le roi. Les élèves n’auront plus à étudier sous les lampions, les lanternes et les torches, forcément, ils auront de meilleurs résultats ». Il s’agit là, a fait remarquer le maire de la commune de Dassa, Nicaise Fagnon, « de la territorialisation de l’un des projets phares du gouvernement, celui d’améliorer les conditions de vie des populations ».
Mise en service des lampadaires solaires résilients
C’est au Ministre de l’énergie, Dona Jean-Claude, qu’il est revenu l’honneur d’allumer le premier lampadaire résilient. « Lalumière, c’est la vie, a-t-il souligné en s’adressant à la population enthousiaste. « Ce gouvernement vous doit et va vous donner plus, pour que vous soyez heureux, a-t-il ajouté ». Contrairement aux lampadaires solaires classiques, ceux de Fita sont des lampadaires solaires à éclairage puissant, constant puis dégressif, tout intégré, conçu de façon compact. Il jouit d’une durée minimum de six heures et une autonomie de trois jours. La plupart des lampadaires sont disposés dans des endroits stratégiques de façon à offrir à tout le village un éclairagepublic. C’est donc un système beaucoup plus amélioré qui n'a besoin que d’une faible quantité de rayons solaires pour produire une grande quantité d’éclairage.Il n’est pas unidirectionnel. Il est multifonctionnel à triple éclairage qui permet, en fonction de la densité de l’obscurité dans laquelle se trouve les populations de déployer la quantité d’éclairage nécessaire.
Les kiosques solaires, l’autre innovation
D’après un diagnostic, réalisé par le projet PANA Energie, fait observer Marcel Toni, expert en énergie renouvelable, « les populations béninoises en général et celles des deux villages en particulier, dépensent en moyenne milles francs CFA par jour et par famille dans les formes d’énergie traditionnelles pour répondre aux besoins d’éclairage ». Il s’agit des piles, du pétrole et des bougies.La mini-centrale photovoltaïque résiliente permet, donc, aux populations de faire des économies. Elle offre quatre services énergétiques. Une session électrique de recharge d’appareils de faible puissance à base d’énergie solaire, au moins cent portables peuvent être chargés. Elle comporte aussi, une autre session pour la recharge de 200 lampes à diode électroluminescente et puis de deux postes, l’un destiné à la congélation pour la commercialisation des produits frais et l’autre pourle matériel audio-visuel. Désormais les populations peuvent suivre les programmes d'information et de divertissement à la télévision, en particulier ceux qui ont trait aux changements climatiques.
Kiosque solaire : Un modèle propre à PANA Energie
C’est le lieu de rappeler que ces mini-centrales, sont les toutes premières en Afrique,conçues selon des spécificités dictées au fabriquant. Sa particularité réside dans le fait, qu’elles peuvent être déplacées sans dommages en cas de sinistre et tout le matériel récupéré pour être déployé sur un autre site. Les zones d’installation étant des zones inondables ou susceptibles d’être inondées, cette précaution a été prise pour éviter la destruction du matériel après une inondation.Le Ministre d’Etat Chargé du Plan, Abdoulaye Bio Tchané, qui a mis en service la mini-centrale de Kokohou, était accompagné du Représentant Résident des Nations-Unies au Bénin Siaka Coulibaly et de la Directrice de Cabinet du Ministre du Cadre de vie et du Développement Durable. Aux notables, têtes couronnées, sages et populations sortis nombreux pour la circonstance, le Ministre d’Etat, a fait savoir que lorsque l’énergie arrive dans un milieu, c’est toute une vie sociétale qui s’organise autour. Il les a invités à en faire un bon usage. L’arrivée des mini-centrales solaires au Bénin, est sans nul doute un pas important vers l’utilisation des énergies propres par les communautés et moins de pression sur les ressources naturelles. C’est aussi un gain en matière de lutte contre les effets du climat.