Initiative africaine pour les énergies renouvelables : l’Afrique fait bloc derrière
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10 تشرين2/نوفمبر 2016 Author :  

A la salle 1 du pavillon Afrique de la COP 22 à Marrakech, il était question le mercredi 9 novembre 2016, de l’Initiative africaine pour les énergies renouvelables (IAER, en anglais : AREI). Ce plan de développement énergétique de l’Afrique, lancé il y a un an à Paris bénéficie d’un réel soutien des bailleurs de fonds, du secteur privé et de la société civile africaine.

Au COP21 en France, l’annonce de l’IAERavait peut-être fait quelques sceptiques. Mais au Maroc, l’adhésion africaine s’est faite sentir pour accompagner cet ambitieux projet vers l’installation d’une capacité énergétique renouvelable à grande échelle sur le continent africain d’ici 2020. Ce qui aurait un impact considérable sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre du continent.

« C’est ce type d’initiative dont nous avons besoin », a réagi heureuxTosiMpanuMpanu, Président du groupe des Pays les moins avancés (PMA), dont l’Afrique compte 34 Etats sur les 42 membres. « C’est un projet qui apporte des solutions. Il permet de renforcer la coopération entre les pays. Il nous faut travailler la main dans la main pour sa réalisation. Ce plan doit mieux servir les PMA africains et identifier les besoins des autres PMA sur les autres continents », s’est-ilréjoui

Pour SokonaYouba, vice-président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) et un des initiateurs de l’Initiative, l’IAER doit donner l’électricité à tous les africains, tout en combattant le changement climatique.

« Notre ambition est de produire 300 GW d’électricité en 2030. Ce n’est rien du tout. Car nous devons satisfaire le maximum de personnes », a-t-il avancé, appelant à une coopération intra-régionale sur les projets. « Tout type d’énergie renouvelable doit être promu. Nous devons mobiliser les capacités en Afrique, les renforcer là où il n’existe pas. Nous avons un calendrier à respecter », a prévenu Youba.

Début du financement

Pour accompagner ce vaste projet, un certain nombre d’engagements avait été pris dans la capitale française en décembre 2015 et commence à se traduire en acte. Le 6 novembre 2016, le gouvernement français et la Banque africaine de développement (BAD) ont signé à Abidjan, un accord d’un montant de 6 millions d’euros (7,8 millions de dollars) pour la mise en œuvre de l’IAER. Ces ressources doivent permettre de mettre sur pied l’Unité d’exécution de l’Initiative, que la BAD s’est proposée d’héberger.

Lors du panel du mercredi, le Directeur du département financier de la BAD,StéphaneNalletamby a confirmé l’engagement de l’institution à encadrer l’Initiative. « La BAD a désormais un département dédié aux énergies renouvelables et va accompagner la mise en œuvre des CPDN (Contributions déterminées au niveau national). La Banque soutient le projet de l’Initiative et nous y investirons 2 milliards de dollars entre 2017 et 2020 », a annoncé Nalletamby.

Il est à souligner qu’au moins 5 milliards de dollars des États-Unis de financement public ainsi que de financement à des taux préférentiels de sources bilatérales, multilatérales et autres, y compris le Fonds vert pour le climat, seront nécessaires entre 2016 et 2020 pour exercer un effet de levier sur 15 milliards de dollars pour d’autres investissements, pour un total d’au moins 20 milliards de dollars investis à l`horizon 2020.

Secteur privé et société civile : Une partition à jouer

Présents dans la salle 1 du Pavillon Afrique, le secteur privé et la société civile ont perçu les enjeux de s’approprier l’Initiative. Mais ils souhaitent y jouer un rôle majeur.

« D’abord, ce qui serait intéressant, c’est de regrouper les acteurs du secteur privé, qui sont pour beaucoup des commerçants. Ensuite, il va falloir que le secteur privé soit à l’endroit où les décisions sont prises en termes d’orientation. Ce ne sont pas de bons samaritains, ils viennent se faire de l’argent. Enfin, nous avons besoin d’encadrement, de renforcement de capacités », a indiqué Fatima Dia, chargé du secteur privé au Conseil patronal du Sénégal.

Un plaidoyer dans lequel s’est inscrit Kouamé Kondo, membre de la l’organisation Amis de la terre Afrique : « Le projet donne espoir, avec l’engagement des chefs d’Etats. Cependant, la participation de la société civile doit être effective. Elle doit faire partie du Conseil d’administration de l’Initiative afin de représenter les populations, Il est important qu’on y mette l’accent ».

En réponse à ces différents acteurs du continent, le vice-président du GIECleur a lancé un appel. « Faites parties du succès, de ce rêve. Ce n’est pas une question de bavardage. Une autre table ronde des ministres est prévue pour voir la faisabilité du projet et nous pensons qu’ils vont faire avancer les choses. Alors, même si vous (société civile et secteur privé)ne faites pas partie du Conseil d’administration, accompagnezle projet », a plaidé Dr Youba.

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