Savoirs ethno-climatologiques et les défis liés au changement du climat
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26 April 2018 Author :   Didier Hubert MADAFIME

Toutes les civilisations ont leurs modèles d’interprétation fondés sur l’observation de la nature. Ce sont en fait des corpus au travers desquels nos ancêtres prévoyaient les saisons à partir des indicateurs tels que la chaleur, la rosée, l’harmattan, l’apparition des feuilles de certains arbres, de certains oiseaux, bref, des stratégies inspirées de nos us et coutumes. Comment alors capitaliser ces savoirs traditionnels dans certains pays africains, particulièrement, le Bénin, berceau du vodoun, confronté lui aussi aux effets des changements climatiques ?

Savoirs ethno-climatique : la contextualisation du concept

Le Woutoutou, de son nom en fon, le Centropus Senegalensis, de son nom scientifique ou le Coucal du Sénégal, comme on l’appelle communément, est une espèce dont l’apparition, selon les savoirs endogènes, annonce une pluie imminente. De même, l’apparition des oiseaux migrateurs comme l’épervier, la floraison de certains arbres comme l’iroko ou l’apparition de l’arc-en-ciel, sont-là, des repères empiriques qui permettent aux populations de bien pratiquer les activités agricoles et de se protéger de l’incertitude climatique. C’est ainsi que le concept « savoirs ethno-climatologiques » a été forgé en 1986 par l’Universitaire, Professeur Eustache Bokono Ganta, au point d’en faire une science. Pour son confrère Michel Boko, considéré au Bénin comme le père de la climatologie, membre du GIEC (Groupe Intergouvernemental sur l’évolution du climat), il s’agit en fait de l’anthropologie culturelle appliquée à la climatologie. Dans un cas comme dans l’autre, le concept « savoirs ethno-climatologiques » a connu du succès aussi bien au Bénin qu’en Afrique.

Un champ d’étude pour les scientifiques

D’ailleurs AkibouAbanitchéAkindélé, Chef Département de Géographie et d’Aménagement du Territoire au Centre Universitaire d’Adjarra, y a consacré sa thèse sous le thème : « Savoirs ethno-climatologiques en pays Wémè et Holi : fondements et implications économiques et socio-culturelles ». « Il y a plusieurs travaux qui ont été réalisés sur le climat au Bénin et la plupart de ces travaux ont utilisé des approches essentiellement statistiques, souligne Monsieur Akibou ». « Mais avant que l’on ait les instruments qui ont permis de faire ces mesures, c’est-à-dire, les pluviomètres, les thermomètres, enfin, tout ce qui est scientifiquement admis, nos ancêtres avaient déjà l’habitude de faire de l’agriculture », indique le Docteur Akindélé. On peut alors se poser des questions sur comment nos aïeux ont pu faire face aux effets du climat.

Comment capitaliser ces savoirs endogènes

Au Bénin et tout comme dans certains pays africains, les croyances sont encore très fortes car ces pays se réfèrent à la cosmogonie et à l’imaginaire pour expliquer le dérèglement climatique. Mieux, le savoir traditionnel, les connaissances et les pratiques des populations

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