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Les femmes rurales : les oubliées du 22 mars Journée mondiale de l’eau
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29 March 2018 Author :   Didier Hubert MADAFIME

PAMACC News - 22 mars, elles ne connaissent pas. Ce qui les préoccupe surtout, c’est la corvée d’eau et celle du bois sans laquelle le repas n’est pas prêt le soir. Le risque que le père de famille se fâche  si ça arrive est grand. Des préoccupations, bien loin des fronfrons de la fête de la Journée mondiale de l’eau, célébrée à Cotonou.

Il est 17heures à Torio, un village de l’arrondissement de Bogobogo, dans la commune de Banikoara. C’est habituellement l’heure où il faut remplir les jarres d’eau pour l’usage le soir. Une partie des femmes de ce village, tous âges confondus ont rendez-vous pour la corvée journalière de l’eau. Réunies autour d’un puits à grand diamètre, elles sont une dizaine à se relayer pour aller chercher au fond le précieux liquide, qui présente l’aspect d’une eau potable. Deux seaux attachés à deux cordes différentes permettent de faire l’exercice. Le liquide, une fois retiré est versé dans des bassines immédiatement convoyés à la maison par les plus petites femmes. Elles font ce va-et-vient plusieurs fois de suite en fonction des besoins.

Quid de la qualité de l’eau

Nomma Abdul Wahab, le Chef d’étude à la Mairie de Banikoara,  doute, quand-même de la qualité de cette eau. Pour l’intéressé, ces genres de puits à grand diamètre sont légions dans la commune mais pour chacun d’eux, aucune étude n’a été faite pour la potabilité de cette eau. Il déplore la résistance de certaines femmes à utiliser  l’eau des forages dont il certifie la qualité parce que leur mise en fonction est précédée de quelques études techniques. Il y a aujourd’hui dans la commune de Banikoara quatre-vingt-quatre forages pour près de douze  mille habitants.

Pas de justice en matière d’eau

Si les femmes, comme d’habitude, n’ont pas voulu s’exprimer, c’est Djibril Amidou, un garçon, la trentaine  qui prend leur défense. Au forage, souligne-t-il, la bassine est à cinq (5) francs ou vous payez cent (100) francs pour tout le mois pour avoir accès à cette eau, de l’argent dont ne disposent pas ces femmes, explique Djibril. Or, au puits à grand diamètre, l’eau est gratuite.
A une vingtaine de mètres du puits à grand diamètre, justement,  se dresse un forage autour duquel est réunie l’autre partie des femmes, celles qui ont les cinq (5) FCFA pour la bassine d’eau. Ici, l’or bleu est pompé. C’est moins pénible que  de l’autre côté du puits à grand diamètre, en plus, à ciel ouvert où le risque d’accident est souvent grand. Qui s’en plaindrait ?

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